10 ans d’ULB-Coopération : Alain Godefroid & Philippe Hennart
En 2014, le CEMUBAC (Centre Scientifique et Médical de l’Université libre de Bruxelles en Afrique centrale) et le SEDIF (Service d’Information et de Formation sur l’Amérique latine) se rapprochent et fusionnent avec le SLCD (Service Laïque de Coopération au Développement) pour devenir ULB-Coopération. Chevilles ouvrières de ce processus parmi un ensemble d’énergies qui ont convergé, Philippe Hennart et Alain Godefroid se replongent ensemble dans cette période mouvementée, mais porteuse d’enthousiasme.
Pourquoi vouliez-vous fusionner ?
P.H. Un peu avant 2010, les règlementations et donc l’accès aux financements ont commencé à devenir de plus en plus complexes pour les ONG. Il y avait également une volonté de la Coopération belge de réduire le nombre d’interlocuteurs. Avant la fusion, il y avait déjà eu des collaborations, administratives notamment, et des transferts entre le SLCD et le CEMUBAC.
A.G. Oui, il était clair que si nous ne nous unissions pas, nous étions condamnés. J’ai envisagé la fusion du SLCD avec plusieurs associations, j’ai même démarché l’ONG de Gembloux ! Puis je suis allé voir Serge Jaumain, Vice-Recteur aux relations internationales et à la coopération de l’ULB à l’époque, qui avait déjà entamé des démarches avec le CEMUBAC pour développer une ONG universitaire pluridisciplinaire.
P.H. À ma retraite, en 2010, l’université m’avait en effet demandé de rencontrer les ONG qui gravitaient autour de l’ULB. Le CEMUBAC et le SLCD étaient complémentaires. Au CEMUBAC, nous nous occupions des soins et des services de santé, tandis que le SLCD s’occupait d’agronomie et d’aspects sociaux.
A.G. Philippe a toujours été convaincu qu’il y avait une très grande logique à associer alimentation, agriculture et santé publique. L’idée d’une ONG universitaire avait donc beaucoup de sens. Après avoir discuté avec certains professeurs de la Commission Universitaire au Développement, notamment Charles De Cannière, ma conviction s’est renforcée. Le seul regret pour moi, en tant que laïc et « ulbiste » convaincu, c’est que nous n’ayons pas affiché plus ostensiblement les valeurs de la laïcité.
Comment s’est déroulé le processus ?
P.H. Cela a quand même duré quelques années pour que tout se mette en place.
A.G. Mais initialement, il fallait se dépêcher. En effet, il était très clair pour moi que la nouvelle structure devait absolument être mise en place pour le 31 décembre 2014. Et parmi les nombreux problèmes de cette fusion, il a fallu gérer le difficile dossier du transfert des aides à l’emploi, indispensables à la survie des ASBL.
Quel est votre regard sur ULB-Coopération et sur son évolution ces 10 dernières années ?
A.G. Une très grande satisfaction de voir que tout ce que j’avais imaginé a pleinement réussi. J’ai aussi un regard très admiratif et positif sur ce que ULB-Coopération a accompli, toute l’équipe a fait un excellent travail. Quand je vois les programmes aujourd’hui, c’est peut-être un peu déséquilibré d’un point de vue thématique entre la santé publique et les autres domaines et d’un point de vue géographique entre la RDC et les autres pays. Cela dit, avec le rapprochement avec Eclosio, il me semble que l’équilibre sera meilleur !
P.H. Le CEMUBAC avait fait le choix de travailler étroitement avec les populations locales pour assurer la pérennité de ses projets de santé. Je vois que c’est aussi la voie empruntée par ULB-Coopération et je m’en réjouis. La fusion avec le SLCD a, en outre, permis d’apporter une dimension véritablement pluridisciplinaire ces 10 dernières années. À l’avenir, j’espère que d’autres ponts seront jetés afin d’être le plus efficace possible sur le terrain. Je vois qu’ULB-Coopération en a pris le chemin. Je félicite toute l’équipe pour le travail réalisé !