10 ans d’ULB-Coopération : Ousmane Touré
En 2015, Ousmane découvre ULB-Coopération lors de son premier stage chez Am Be Koun Solidarité. Quelques mois plus tard, il signe son premier contrat chez notre partenaire en tant que chargé de projets agroforesterie et commence à rencontrer toute l’équipe d’ULB-Coopération.
Comment as-tu rejoint ULB-Coopération ?
On m’a vendu lors d’un mercato ! (rires) En fait, je travaillais déjà indirectement pour ULB-Coopération, car entretemps j’étais devenu chargé de programme agroécologie et entrepreneuriat DGD et l’une des personnes référentes pour ULB-Coopération pour la clôture du programme 17-21 et la rédaction du programme 22-26. Mais c’est surtout que je suis quelqu’un qui aime relever des défis, mettre la main à la pâte, donc en 2017, quand ULB-Coopération m’a proposé un poste qui m’offrait la possibilité de mettre en pratique mes compétences et d’en apprendre de nouvelles, j’ai sauté sur l’opportunité. C’était aussi l’occasion de davantage contribuer au développement du Sénégal et de ma région, en travaillant directement avec plusieurs communautés.
Et tu entames maintenant une thèse de doctorat…
Oui, il y a un an, j’ai commencé une thèse à l’Institut des Sciences de l’Environnement à l’Université Cheick Anta Diop avec l’appui de la direction. C’était un rêve d’enfant… Ado, je signais déjà « Dr. Ousmane Touré » ! (rires) Mon père travaillait alors comme agent des parcs nationaux, donc je l’entendais parler de conservation, gestion des ressources, communautés, etc. En grandissant et en travaillant dans le secteur, j’ai commencé à me poser des questions : quelle est la place des communautés dans la gouvernance des ressources naturelles ? Et si elles participent à des organes de gestion, quelles en seraient les modalités et les conséquences ? C’est l’objet de ma thèse : la gouvernance participative des ressources naturelles à la périphérie du Parc National du Niokolo-Koba. Je pense que, in fine, cette étude pourrait contribuer à aider ULB-Coopération ou d’autres ONG à proposer des projets et programmes qui vont davantage permettre aux communautés de s’impliquer dans la gouvernance des ressources naturelles mais surtout de pouvoir bien assurer la conservation des aires protégées de types communautaires.
Quelle est l’articulation entre la recherche et le terrain selon toi ?
Avant, le développement, c’était de donner des sacs de riz ou de l’huile à des communautés, sans aller plus loin. Je caricature bien sûr, mais les gens ont besoin qu’on comprenne leurs difficultés et qu’on co-construise avec eux des solutions qui perdurent, même si les ONG s’en vont. C’est ça le développement aujourd’hui : la recherche qui répond aux besoins du terrain avec des actions bénéfiques aux communautés et aux écosystèmes.
Quelle est ta définition d’une ONG universitaire ?
Pour moi, c’est une ONG qui combine les savoirs universitaires (médecine, sociologie, anthropologie, entrepreneuriat, etc.) avec les savoirs de terrain dans une approche pluridisciplinaire, participative et inclusive pour trouver des solutions acceptables et durables pour toutes et tous.
Quel est ton regard sur ULB-Coopération et son évolution ces dernières années ? Comment vois-tu l’avenir de l’ONG ?
Pour moi, elle a beaucoup évolué sur la mise en place d’équipes locales compétentes, notamment au Burkina et au Sénégal, où on retrouve des jeunes dynamiques, motivés… Elle a également noué des relations fortes avec les universités dans ces deux pays. Le rapprochement avec Eclosio va beaucoup apporter aux communautés dans les pays d’intervention et je serai là pour y contribuer (Incha’Allah comme on dit chez nous) !