Comment intégrer les ruchers concentrés dans les pratiques apicoles autour de Luki (RDC) ?
Depuis des siècles, l’humain connait le rôle essentiel que joue l’apiculture dans la préservation et la restauration des écosystèmes forestiers et agricoles. Si c’est aujourd’hui devenu une filière qui présente des performances économiques indéniables, et permet ainsi aux paysan·nes de dégager des revenus conséquents, son développement peut être parsemé d’obstacles. Aux alentours de la Réserve de Biosphère de Luki (Kongo central, RD Congo), nos partenaires et nous-mêmes travaillons au développement de cette filière et avons pu aborder les problématiques suivantes : l’absence de professionnalisation des apiculteurs, les capacités d’investissement réduites, l’accès limité aux connaissances, aux marchés mais aussi aux terres.
En vue d’y remédier, l’approche des ruchers concentrés est l’une des modalités soutenues par ULB-Coopération depuis quelques années. Ils consistent à sécuriser un terrain pour qu’une quinzaine d’apiculteur·trices y placent chacun·e une à deux ruches. S’ils et elles disposent en général d’autres ruches individuelles ailleurs, ces ruchers concentrés servent de lieu d’apprentissage. Ils permettent un meilleur suivi de proximité par nos animateurs apicoles, offrent un cadre pratique pour les formations et facilitent la distribution du matériel et son partage. L’appui est donc centralisé en certains lieux, et l’impact augmenté car les méthodes apprises sont appliquées dans d’autres ruchers individuels.
Après quelques années d’implémentation, nous voulions mieux comprendre certaines dynamiques prenant place au sein de ces espaces d’apprentissage, ainsi qu’identifier les facteurs de réussite pour en faire un outil efficace combinant les objectifs de préservation de l’environnement et d’activité génératrice de revenu.
Pour ce faire, notre collègue Jeancy Diyazola a réalisé un mémoire sur le sujet dans le cadre de son Master à l’Institut SupAgro de Montpellier. Il est disponible ici.
Sa lecture vous en apprendra beaucoup, mais nous pouvons déjà vous partager le constat que l’une des pierres d’achoppement reste encore et toujours la sécurisation de l’accès à la terre. Sans garantie à moyen terme, les apiculteurs n’investissent pas l’activité et les reboisements indispensables n’ont pas lieu. Ce facteur s’impose bien avant tout appui ou accompagnement que l’ONG pourrait offrir quant aux techniques apicoles… Ceci semble donc indiquer une voie royale pour orienter quelques futures actions d’ULB-Coopération !