Apiculteur au Congo Central
27/11/24

L’apiculture comme revenu complémentaire au Kongo-Central : un réel potentiel selon Honoré Bonbon

Honore BONBON en périphérie de la Réserve de Biosphère de LukiEn périphérie de la Réserve de Biosphère de Luki, en République démocratique du Congo, les agriculteurs sont confrontés à des défis multiples : pression croissante sur les terres cultivables, dépendance à des systèmes agricoles parfois peu productifs et difficultés économiques récurrentes. Face à ces réalités, l’apiculture émerge comme une pratique à fort potentiel, capable d’apporter un revenu complémentaire tout en s’intégrant harmonieusement aux modes de vie ruraux.

Une étude récente, menée par Honoré Bonbon, étudiant ingénieur en agro-développement international à l’ISTOM, avec le soutien d’ULB-Coopération, a exploré cette dynamique en analysant les performances technico-économiques de l’apiculture par rapport aux systèmes de culture traditionnels. Les résultats, enrichis par des observations de terrain et des échanges avec les communautés locales, offrent des perspectives intéressantes pour le développement rural.

L’étude s’est concentrée sur 26 agriculteurs et apiculteurs vivant autour de la réserve. En comparant la productivité du travail des différents systèmes agricoles, il est apparu que l’apiculture présente souvent une Valeur Ajoutée Brute par Homme-Jour (VAB/Hj) supérieure. Cela signifie que, pour un temps de travail donné, cette activité peut générer davantage de revenus qu’un système de culture traditionnel. L’apiculture ne se limite toutefois pas à sa rentabilité. Cette pratique mobilise des savoir-faire spécifiques et offre une diversification bienvenue des sources de revenus pour des familles confrontées à des marges économiques étroites.

Les défis à relever

Malgré ces avantages, l’apiculture reste une activité sous-exploitée dans la région. Les principaux freins identifiés sont le manque d’accès à des équipements adaptés, comme les ruches modernes ou les tenues de protection, ainsi que l’insuffisance de formations techniques. Les disparités sont également marquées entre les apiculteurs. Ceux qui bénéficient d’un soutien, notamment grâce à des projets de développement comme ceux d’ULB-Coopération, s’en sortent mieux que ceux qui démarrent sans ressources suffisantes. Ces inégalités rendent le besoin d’un accompagnement ciblé d’autant plus crucial.

Apiculteurs en périphérie de la Réserve de Biosphère de Luki

Une activité porteuse d’avenir

Malgré les obstacles, les résultats de l’étude montrent que l’apiculture peut s’imposer comme une alternative intéressante pour les agriculteurs de la région. En complément des cultures traditionnelles, elle offre une opportunité de stabiliser et diversifier les revenus, tout en valorisant les ressources locales. Cette expérience a permis de mieux comprendre les dynamiques en jeu autour de la Réserve de Biosphère de Luki. Les recommandations issues de l’étude, comme le renforcement des formations techniques ou l’amélioration des canaux de distribution du miel, visent à donner aux apiculteurs les moyens d’exploiter pleinement le potentiel de cette activité.