Quelques défis logistiques liés à la construction d’un centre de santé de qualité en zone très reculée…
Plongée dans le Nord-Kivu très rural, celui où les routes ont depuis longtemps laissé place aux pistes, qui elles-mêmes ont depuis longtemps laissé place aux étroits chemins sur lesquels aucune voiture ne peut passer. Bienvenue dans le règne de la forêt, là où, marche à pied, vélo ou moto (pour les plus chanceux), sont les seuls moyens de transport !
Ces difficultés d’accès font qu’un nombre très conséquent de villages se voient peu ou pas desservis en structures de santé. C’était le cas de Bandulu, situé à 60 km de la première route, dont la population a vu d’un très bon œil le projet de construction d’un centre de santé dans son village. Plus encore, conscients des difficultés du chantier, villageoises et villageois se sont très activement engagés dans la construction du centre.
L’acheminement des matériaux (ciment, tôles ondulées, faïences et carreaux, barres de fer, vitres, pots de peinture…) a été effectué par vélo ou vélomoteur sur la longue piste souvent boueuse, peu praticable, rythmées de grandes rivières à traverser (parfois sans pont), en pleine forêt équatoriale.
Lorsque l’on combine les régulières ruptures de stock de certains matériaux, l’insécurité de la zone due à la guerre en cours, les conditions de transports archaïques et difficiles, les pluies très abondantes rendant les pistes impraticables, mais aussi l’augmentation du coût des matières premières, on ne peut qu’applaudir l’impact concret et symbolique de la fin des travaux de ce centre de santé ! Un énorme succès, qui n’a été rendu possible que grâce aux appuis et forces sans faille de chacun et chacune, sur un financement de l’Union européenne.
On ne résiste pas à vous partager quelques photos de l’ingéniosité des moyens de transport déployés !