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18/12/24

10 ans d’ULB-Coopération : Gaëlle Ducarme

Depuis 2007, Gaëlle se dédie tout entière à la coopération, en tant que responsable de la thématique, puis responsable des relations internationales à l’ULB et, depuis août 2024, en tant que chargée de projets de coopération pour les hautes écoles et écoles supérieures des arts à l’ARES. Son credo : créer des ponts !

De votre point de vue, comment s’est passée la fusion à l’origine d’ULB-Coopération ?

En tant que responsable de la coopération à l’ULB, j’ai beaucoup travaillé sur le projet avec les directeurs du SLCD et du CEMUBAC. Et je dois dire, qu’au début, je n’y croyais pas du tout ! J’allais vraiment avec des pieds de plomb en réunion. Et effectivement, il y a eu quelques à-coups et on a du faire une halte. Puis, le projet a commencé à prendre et je suis devenue une des grandes supportrices, car, malgré les différences, j’ai vu tout le potentiel d’unir ces compétences.

Quel lien avez-vous entretenu avec ULB-Coopération après la fusion ?

Mon rôle était d’aider à construire des ponts entre les enseignants-chercheurs de l’ULB et les projets de l’ONG pour laquelle j’étais devenue directrice adjointe. Par ailleurs, en réunion, je pouvais amener un regard extérieur qui pouvait confirmer ou infirmer ce qui se passait au niveau de l’équipe.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’ONG ces 10 dernières années ?

Je suis impressionnée, en particulier par l’ampleur de certains projets. Je pense par exemple au projet PADISS, aux constructions et réhabilitations des structures de santé au Nord-Kivu. C’était un projet ambitieux, qui n’entrait pas nécessairement dans l’expertise de l’ONG, mais qui a abouti, parce que tout le monde l’estimait indispensable.

Ce projet a aussi rapproché l’ONG de l’ULB et de ses facultés. Si au départ, le CEMUBAC était proche de l’École de santé publique et le SLCD des bioingénieurs, aujourd’hui l’ONG collabore avec de plus en plus de facultés : architecture, polytechnique, Solvay… Dans le même temps, les personnels de l’ULB et d’Erasme s’impliquent de plus en plus dans la coopération. Pour moi, c’est la plus grande évolution.

Y a-t-il un projet qui vous a particulièrement marquée ?

Oui, le projet santé à Ouéguédo, au Burkina Faso. C’est un moment émouvant dans l’histoire d’ULB-Coopération. En 2018, une délégation institutionnelle s’est rendue à Ouagadougou pour célébrer les 40 ans de partenariat entre l’ULB et l’université Joseph Ki-Zerbo. Au cours de cette mission, nous avons découvert Ouéguédo, le village de Marie-Soleil Frère, qui était Vice-Rectrice aux relations internationales et à la coopération a l’ULB, et de son époux, Étienne Minoungou, originaire de la région. Avec la forte présence du Pôle santé au sein de la délégation, tout le monde s’est intéressé au centre de soins du village. Même s’il y avait d’immenses besoins, nous avons été séduits par le potentiel de la structure et le dynamisme de son responsable.

Au retour à Bruxelles, nous nous sommes dit : « et si on montait un projet d’étudiant·es avec le village ? » Malheureusement, la situation sécuritaire s’est dégradée et les étudiant·es n’ont jamais pu partir. ULB-Coopération s’est alors saisie du projet et a obtenu un financement de Wallonie-Bruxelles International, qui a permis de renforcer ce centre, à travers des formations et l’achat d’équipements, notamment.

Ce projet me touche à double titre parce qu’il est en lien avec Marie-Soleil, décédée depuis, mais aussi parce que c’est un projet né d’une impulsion commune. J’ai toujours été convaincue que c’était comme cela que se montaient les collaborations : d’une rencontre marquante, d’un potentiel prometteur.

Étant donné votre nouveau poste à l’ARES, comment vont évoluer vos relations avec ULB-Coopération ?

L’avenir, je le vois à plusieurs ONG. J’aimerais beaucoup que l’ensemble des ONG universitaires puissent venir en appui aux hautes écoles et aux écoles supérieures des arts, notamment pour le volet éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire. De leur côté, les écoles supérieures pourraient apporter aux projets une expertise technique et artistique, complémentaire aux savoirs universitaires. J’espère donc pouvoir créer des ponts, comme je le faisais à l’ULB.