13e épidémie d’Ebola en RDC, riposte concertée et efficace ?
La première épidémie d’Ebola s’est déclarée à Yambuku en République démocratique du Congo, en 1976. Depuis, le pays a connu 13 épidémies de la maladie à virus Ebola (MVE). C’est la 10e épidémie qui a pour la première fois touché la province du Nord-Kivu, en août 2018, suivie de la 12e en février 2021 et la 13e survenue ce 8 octobre 2021.
Ces épidémies impactent la population sans épargner le personnel de santé qui reçoit les patients en première ligne. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 10 % des victimes sont des professionnels de santé. Très contagieuse, le taux de létalité est en outre très élevé, 60 % à 90 % des malades peuvent décéder rapidement malgré les soins prodigués. De toutes ces épidémies, celle de 2018 a été la plus dure en termes de cas, de décès, de durée et a mobilisé le plus de ressources, notamment financières. Elle est apparue dans la partie orientale de la RDC, dans un contexte d’insécurité forte et de grande mobilité des populations, ce qui a engendré une large réponse de la communauté internationale et des organisations humanitaires. Une fois cette vague passée, certains acteurs ont questionné l’efficacité de l’approche humanitaire déployée : elle fait fi du système de santé existant.
En 2021, la gestion de la 12e épidémie a impliqué ULB-Coopération, dont l’approche de soutien au système de santé existant a servi de socle pour la riposte. Les actions, inscrites dans le cadre du projet PADISS et construites en concertation, ont ainsi permis de stopper l’épidémie en trois mois, avec très peu de décès.
Concrètement, ULB-Coopération a collaboré par :
- Un appui à la coordination de la riposte
- Une aide financière aux missions des encadreurs de la division provinciale de santé (DPS) pour appuyer les zones de santé touchées
- Une aide financière dans la réparation des ambulances pour l’évacuation des patient·e·s et des cas suspects.
En ce début de 13e pandémie, ULB-Coopération continue d’accompagner activement les acteurs concernés sur le terrain, d’une part en participant à la coordination de la réponse, et d’autre part en apportant une aide financière pour renforcer l’appui technique dans la zone de Beni.
Tous les efforts portés concourent à circonscrire au maximum les dégâts causés par Ebola, mais l’analyse de l’efficacité de la riposte ne pourra être effectuée que dans plusieurs semaines.
Photo © World Bank / Vincent Tremeau