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26/02/25

À Kinshasa, des stations de triage diminuent le risque contagieux

Dans le cadre du programme santé commun d’Uni4Coop, ULB-Coopération travaille sur la première ligne de soins à Kinshasa. Nous nous sommes rendus dans la commune de Kintambo, où deux micro-projets ont permis d’améliorer considérablement la prise en charge des malades. 

Le Home pour vieillards de Lomami

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Dans le Home pour vieillards de Lomami, l’ambiance est calme. Deux résidents, nous saluent, bien installés sur leur chaise. Un peu plus loin, dans le bâtiment de consultation/triage, Angèle Mbomba, infirmière, fait le point avec un patient placé en isolement. « Il tousse depuis longtemps, nous attendons les retours d’examens pour pouvoir le déplacer dans une chambre », explique-t-elle. Le Home dispose de 25 chambres et, depuis août 2024, de 2 chambres d’isolement. « Elles sont si agréables que les autres patients demandent d’y déménager ! » s’amuse-t-elle.

Ces 2 chambres, ainsi que la salle de consultation attenante, c’est l’infirmière elle-même qui en est à l’origine. « Elle a répondu à notre appel à micro-projets et a obtenu un financement pour la station de triage et d’orientation », explique Dr. Serge Ngaima, coordinateur du bureau ULB-Coopération de Kinshasa. « Cela fait plus de 10 ans qu’elle travaille dans ce home avec tout son cœur et répond aux besoins des résidents à toute heure. Son projet était très pertinent. »

La station a, en effet, changé l’accueil des patient·es et diminué le risque de contagion. « Avant, nous avions des problèmes de gale, de punaises de lit, de tuberculose, mais grâce à la formation PCI (prévention et contrôle des infections) de Mme Kompagni et ce bâtiment, ça va beaucoup mieux. Et puis, maintenant, j’ai un bureau ! », dit Angèle en souriant.

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Dans le Home, 10 infirmières, 2 médecins et des kinésithérapeutes se relaient pour assurer les soins. La grande majorité des patient·es sont là pour des problèmes cardio-vasculaires. C’est le cas d’Isabelle, qui a fait un AVC suite à une violente attaque armée à son domicile. Depuis 15 mois, elle se remet doucement et réapprend à marcher. « Nous manquons cependant d’un espace de travail pour la kiné », regrette l’infirmière. « J’espère que nous en aurons un bientôt. »

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Le gouvernement prévoit de raser les cellules actuelles pour réaliser un bâtiment à étage. En attendant, l’équipe entretient les lieux avec l’aide de bénévoles qui viennent chaque semaine balayer, nettoyer le linge des résidents et leur apporter de la nourriture. Sur le chemin de la sortie, ils acceptent de poser avec fierté avec Angèle pour une dernière photo.

Le centre hospitalier CBCO de Kintambo

Au centre hospitalier CBCO, le centre de triage a lui aussi changé la donne. « Lors de l’épidémie de Covid-19, de nombreux prestataires de soins étaient contaminés. Afin de sécuriser le personnel et protéger les patient·es, nous avons soumis un micro-projet pour la construction de cette station », explique Steve Mwamba, médecin directeur du centre.

Depuis 2021, tous les malades s’y présentent. « Lorsqu’ils présentent des signes infectieux comme de la toux ou de la fièvre, nous les gardons en isolement. S’ils sont effectivement contagieux, nous les référons vers un centre de traitement. Ils ne croisent ainsi pas les patient·es venu·es pour une simple consultation à la maternité ou en ophtalmologie par exemple. Grâce à cela, nous sommes beaucoup moins exposés aux épidémies. »

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