Agroforesterie au SN
29/07/24

Au Sénégal, les femmes s’initient à l’agroforesterie et à l’agroécologie

Dans le cadre du programme de promotion des systèmes alimentaires durables au Sénégal, mené en partenariat avec APAF, nous avons misé sur l’agroforesterie. Pour faire face à la déforestation qui entraine l’avancée du désert ainsi que la perte de fertilité des sols, les arbres jouent, en effet, un rôle essentiel. Utilisés comme brise-vent ou comme haie vive, ils apportent ombre, fruits et même fourrage pour nourrir les animaux, ou encore pour prévenir certaines maladies. Certaines espèces améliorent en outre la fertilité des sols, stockent le carbone, créent des habitats garants de la biodiversité et fournissent du bois de chauffe. Pour accélérer la reforestation, le projet peut désormais compter sur les femmes. 

Au Sénégal, dans les milieux ruraux, plusieurs obstacles empêchent les femmes d’accéder à une autonomie financière :

  • Manque de temps : très prises par les responsabilités du foyer et les enfants, les femmes manquent de temps pour lancer leurs propres activités génératrices de revenus.
  • Manque de ressources : l’accès à la terre et à l’eau, ainsi qu’aux semences et engrais biologiques, est rare et limité. Et c’est encore plus vrai pour les femmes.
  • Manque de connaissances : les paysan·nes recourent aujourd’hui systématiquement aux engrais chimiques et aux pesticides : une autre forme d’agriculture leur semble inenvisageable, car perçue comme trop risquée.

Pour lever ces obstacles et favoriser l’autonomie financière des femmes, nous avons aménagé, avec APAF, 3 périmètres maraîchers dans 3 villages. Le projet a immédiatement rencontré un engouement énorme avec plus de 50 candidates pour 1 hectare de terre. Le site choisi a été sécurisé légalement auprès de la mairie, protégé par des haies vives et des brise-vents, et pourvu d’un accès à l’eau grâce à des pompes solaires qui diminuent la pénibilité du travail de puisage. Toutes les conditions ont ainsi été réunies pour démarrer, avec une centaine de femmes, des activités agricoles qui concilient génération de revenus et respect de la nature.

Au commencement de la saison des pluies, les femmes, formées en amont, ont commencé à s’activer. Dans les pépinières, les arbres plantés l’année dernière n’ont hélas pas tous survécu ; il faut donc les remplacer. En attendant de les planter, lorsque les pluies seront plus abondantes, les femmes ont déjà creusé des trous qu’elles ont enrichi de matières organiques. Sur les parcelles, les maraîchères recourent également à des techniques durables (association de culture, création d’un compost, biopesticides, gestion de l’eau, etc.) pour produire des légumes de qualité, destinés à l’auto-consommation ou à la vente.

Pour assurer la durabilité des actions, les femmes se sont d’ores et déjà constituées en Groupement d’intérêt économique (GIE) et seront formées à la gestion de cette forme de micro-entreprise. Et, même si l’empowerment des femmes ne peut se réduire à la sphère économique, c’est un début prometteur qui leur permettra d’améliorer leurs revenus, mais aussi l’alimentation et donc la santé de leur ménage tout en préservant et restaurant l’écosystème de leur région !

belgique partenaire du développement