Clap de fin pour Mascu+
Le projet Mascu+, c’est fini ! Après deux ans de sensibilisation sur le genre, les acteurs ont clôturé le projet lors d’une après-midi riche en émotions à Kinshasa.
Ce jeudi 23 janvier se tenait l’atelier de clôture du projet Masculinités positives et santé co-responsable au Centre WBI de Kinshasa. Organisé par l’association congolaise féministe Si Jeunesse Savait (SJS), l’événement entendait tirer le bilan des actions et faire la part belle aux bénéficiaires, présents en nombre dans la salle. Pour ULB-Coopération, c’était également de l’occasion de célébrer ses 10 ans.
Après une brève introduction de Jessica Kalala, nouvelle directrice de SJS, Victorine Vasianirya, directrice nationale de l’Académie Nationale Paysanne Congolaise (ANPC), Félix Vanderstricht d’ULB-Coopération, Pamela Sanga, de la Cellule Technique mixte de la Masculinité Positive, et Dilay Karakadioglu, première secrétaire de l’Ambassade de Belgique à Kinshasa, la séance a retracé les origines du projet (le projet Ekoki mené par SjS) avant de présenter les résultats des groupes d’échanges mis en place pour encourager les motocyclistes, prestataires de soins, enseignants et élèves à déconstruire les comportements toxiques.
Et les résultats étaient au rendez-vous puisque pas moins de 6500 personnes au Nord-Kivu et 3000 à Kinshasa ont participé aux séances, menées respectivement par l’ ANPC et SjS. Les formateurs ont également procédé à l’évaluation des « Connaissances, Attitudes et Pratiques (CAP) » sur le genre des participants avant et après séances et ont observé une progression notable (voir tableau ci-dessous).
Cibles |
Score calculé après adaptation de la méthode d’appréciation de Essi et al., 2013. |
|||||
Connaissances |
Attitudes |
Pratiques |
||||
Elèves et enseignants |
51% |
73,8% |
47% |
86,9% |
64% |
87,3% |
Mototaxis |
64% |
84,6% | 76% | 86,6% |
83% |
92,1% |
Prestataires |
77% |
86,4% |
47% |
56% | 64% | 74,6% |
Pour appuyer ces chiffres, trois bénéficiaires sont montés sur scène témoigner des changements opérés. Héritier, prestataire de soins, a ainsi enflammé l’audience : « ce projet a changé ma vie personnelle. Un jour, j’ai pris l’initiative de faire le foufou et de dresser la table, ma femme n’en croyait pas ses yeux. Elle a même demandé aux voisins si c’était bien moi qui avais fait tout ça. Les discussions m’ont aussi permis de changer professionnellement. En tant que seul homme de l’équipe, je ne tenais pas compte de l’avis de mes collègues. Maintenant, je respecte les femmes et leur avis ! »
Lors de la séance de questions-réponses qui a suivi, le public, convaincu, s’est interrogé sur l’opportunité d’élargir le projet à d’autres zones de santé et à d’autres publics, comme les policiers, les délinquants, les militaires ou les prisonniers. Les participant·es ont enfin été invités à (ré)affirmer leur engagement en faveur de masculinités positives. « C’était un événement rempli de joie et d’émotions. J’espère que les bénéficiaires seront la voix des sans voix pour promouvoir les masculinités positives dans leurs communautés respectives », conclut Bebronne Mujinga, chargée de communication de SJS.