Garder la santé en ville : un nouveau défi pour la RDC !
Suivant une tendance démographique mondiale, la population de la RDC délaisse progressivement les zones rurales et se concentre dans les villes. Celles-ci rassemblent désormais plus de la moitié des habitants du pays dans des conditions d’existence le plus souvent précaires. Ce changement démographique majeur détermine de nouvelles problématiques de santé liées au mode de vie urbain. Des maladies chroniques telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires sont désormais courantes. L’obésité, rarissime en milieu rural, fait également son apparition.
Conscient de ces changements, le Ministère de la Santé de la RDC a souhaité adapter son approche. Il a donc initié, avec l’appui d’ULB-Coopération, des formations sanitaires innovantes mieux ajustées aux besoins des milieux urbains. Deux Centres de Santé Médicalisés Urbains (CSMU) ont ainsi été créés à Goma, le chef-lieu de la Province du Nord-Kivu. Ces CSMU sont au centre d’une recherche-action destinée à tester et à définir un modèle de structure sanitaire qui réponde aussi pertinemment que possible aux nouvelles conditions d’existence des habitants des villes congolaises. Certaines initiatives des CSMU sont couronnées de succès, comme la possibilité pour les usager·es d’accéder à un kinésithérapeute dès le 1er échelon des soins. D’autres aspects, comme les horaires d’ouverture, sont encore à améliorer.
Une enquête qualitative de type socio-anthropologique a été menée auprès des prestataires de soins et des usager·es des CSMU pour tenter de mieux comprendre les facteurs internes et externes, favorables et défavorables, qui influencent les performances de ces nouvelles formations sanitaires. Les résultats de cette étude, associés aux avis des experts de la santé publique, devraient permettre d’affiner un modèle de formation sanitaire qui réponde judicieusement aux aspirations des populations urbaines de la RDC.
Texte du Prof. Daniel Arnoldussen, consultant indépendant pour le projet PADISS2
