La conservation de la biodiversité au cœur du développement local du complexe écologique PONASI
Dans les aires protégées du complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili (PONASI), déforestation et biodiversité sont intimement liées. C’est ce qu’ont démontré cinq doctorant·es burkinabè, lors d’un atelier de restitution officiel organisé à Ouagadougou le 19 septembre 2023.
Cet atelier, co-organisé par le Ministère de l’Eau, de l’Environnement et de l’Assainissement du Burkina Faso, a rassemblé des professeurs des Universités Joseph Ki-Zerbo, Thomas Sankara, de l’Université libre de Bruxelles (ULB), la représentante de la Coopération belge ainsi que les acteurs·trices locaux·ales de la zone du PONASI pour une journée dédiée aux résultats des recherches menées sur les potentialités écologiques du complexe, le deuxième plus important continuum de réserves naturelles protégées au Burkina Faso.
L’atelier a démarré par une remise en contexte du Projet de Recherche pour le Développement (PRD), qui a notamment financé ces doctorats. Ce programme de 5 ans, clôturé en août 2023, visait à former de jeunes chercheurs et a permis à plusieurs universités et à différents acteurs de s’associer pour leur encadrement.
En effet, si le projet a été confié à l’Université Joseph Ki-Zerbo et à l’ULB pour la coordination, la répartition des activités de recherche et l’encadrement des doctorant·es et étudiant·es de master, a aussi impliqué des chercheurs de l’Université de Liège-Gembloux Agro Bio-Tech, de l’Université Thomas Sankara et de l’Institut National de l’Environnement et de la Recherche Agricole (INERA). ULB-Coopération et NATUDEV, l’ONG à l’initiative du projet, ont quant à elles soutenu les recherches pour renforcer leurs stratégies d’intervention. Au total, une quinzaine de participant·es (académiques, scientifiques et experts) ont collaboré étroitement pour encadrer les travaux de recherche de 5 doctorant·es (2 femmes et 3 hommes) et 10 étudiant·es de master (4 femmes et 6 hommes).
Concrètement, le PRD a permis de réaliser un état des lieux approfondi des contextes agraires, écologiques, socio-économiques et politiques du milieu, couplé à des démarches de recherche-action impliquant les collectivités locales, soucieuses d’accroître leur autonomie et leur responsabilité dans la gestion des ressources naturelles de cette zone. Le projet a ainsi débouché sur la conception d’un plan d’aménagement et de gestion participatif (PAGEP), remis solennellement au Ministère, lors de l’atelier, avec les travaux des doctorant·es, pour validation dans le processus de classement du Corridor n°1 du PONASI.
Quel avenir pour ces résultats scientifiques ?
L’étape suivante est de valoriser cette panoplie de données regroupant à la fois le PAGEP, les thèses des doctorant·es et leurs publications scientifiques dans des circuits de diffusion numérique et des centres de documentation du Ministère de l’Eau, de l’Environnement et de l’Assainissement. ULB-Coopération veillera également à la diffusion large de ces savoirs universitaires, notamment dans les villages concernés, et à leur application sur le terrain pour restaurer la biodiversité, tout en permettant aux communautés d’y exercer des activités durables.
Le reportage de la Radio Télévision du Burkina (RTB)