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26/02/25

Le personnel soignant formé à l’interculturalité

Fin 2024, l’équipe ECMS (Éducation à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire) d’ULB-Coopération, en collaboration avec Louvain Coopération et Eclosio, a animé deux séances sur les rapports de domination, à destination de professionnel·les de la clinique de gynécologie du CHU Saint-Pierre à Bruxelles. Ce projet pilote permet de renforcer les connaissances et compétences en interculturalité, afin déconstruire les biais racistes, sexistes ou grossophobes dont nous sommes tous et toutes victimes, observés dans les relations entre soignant·es et patient·es ou entre collègues. In fine, il s’agit d’améliorer la prise en charge des patient·es.

Deux ateliers participatifs et interactifs ont été organisés :

  1. Théorie : en utilisant le “Culturoscope”, nous avons encouragé les participant·es à questionner leurs perceptions des traits culturels des patient·es et collègues, ainsi que l’impact de ces perceptions sur leur pratique professionnelle. Le partage d’expériences et de pratiques ont été particulièrement riches.
  2. Pratique : centré sur l’outil du théâtre de l’opprimé, cet atelier a permis d’identifier des pistes concrètes de solutions.

À l’issue des ateliers, les participant·es ont indiqué avoir effectivement amélioré leurs connaissances et leurs compétences. En outre, ce projet pilote souligne l’importance de la formation continue des personnels dans la thématique, et pointe la pertinence d’intégrer fortement cette question dans le cursus des études de médecine, infirmerie…

Grande clinique

La problématique de l’inclusion (culture, genre, handicap…) jalonne les activités d’ULB-Coopération en santé. Hélène Lambert et Jean-Bosco Kahindo ont notamment publié « Femmes et accès aux soins en République démocratique du Congo : des barrières liées au genre ¹ ». Cette recherche, menée dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, explore les raisons pour lesquelles les femmes subissent des discriminations dans la prise en charge des soins, en particulier en raison d’équipes soignantes « imprégnées des normes culturelles et religieuses dominantes, ce qui retentit sur les prestations délivrées ».

Inclure des sessions de ce type, avant le départ du personnel médical et paramédical qui effectue des missions dans les Kivu ou ailleurs, serait en phase avec une approche des soins centrée sur la personne. C’est une piste qu’ULB-Coopération explorera dans les prochains mois !

  1. [1] Voir : Lambert, Hélène ; Kahindo Mbeva, Jean-Bosco. “Femmes et accès aux soins en République démocratique du Congo : des barrières liées au genre”. Santé publique, volume 31/N° 5, septembre – octobre 2019