Méliponiculture : Le Burkina Faso s’inspire du modèle kenyan
En mars dernier, notre équipe du Burkina Faso s’est rendue au Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE, International Centre of Insect Physiology and Ecology) au Kenya. Ce voyage d’études visait à améliorer nos activités de méliponiculture, l’élevage d’abeilles sans dard.
Depuis 2022, ULB-Coopération a, en effet, développé au Burkina Faso un projet méliponicole dans le cadre de son programme « Systèmes alimentaires durables ». Après trois années de mise en œuvre, plusieurs progrès significatifs ont été réalisés, mais certains défis persistent. C’est dans cette optique que notre chargé de projet filière apicole et le conseiller technique apicole de notre partenaire local, Wend-puiré, sont partis au Kenya, pays réputé pour sa grande diversité d’espèces mélipones et son expertise dans l’élevage.
Durant dix jours, nos collègues ont renforcé leurs compétences à l’African Reference Laboratory for Bee Health, situé au sein de l’ICIPE à Nairobi, et dans les villages situés en périphérie de la forêt de Kakamega. Il ont notamment appris les techniques d’échantillonnage pour identifier les plantes butinées par les abeilles et comment constituer une collection d’abeilles, des connaissances essentielles pour le développement de la méliponiculture au Burkina Faso. L’excavation des nids de mélipones a permis d’enrucher une quinzaine de colonies d’espèces différentes, dont M. ferruginea, qui préfère nicher dans les murs, et P. armata, M. beccarrii, et M. lendiliana qui s’abritent dans le sol.
Grâce à cette formation, l’équipe burkinabè pourra augmenter le nombre de colonies de mélipones, sans recourir à l’excavation de colonies, et elle maîtrise désormais les techniques de division et de transfert des colonies. La visite a également permis à nos stagiaires d’apprendre à récolter du miel et à transférer les colonies, comme les mélipones hypotrigona qui envahissent les autres espèces. Quant à la récolte du miel, deux méthodes ont été utilisées : (1) la perforation des pots de miel suivie de la récolte du miel par percolation et (2) le prélèvement des pots par découpage/raclage et pressage des pots. Un partage d’expériences qui permettra de développer la filière de manière optimale au Burkina !