Projet d’appui au développement intégré du système de santé du Nord-Kivu
Le projet PADISS élaboré par ULB-Coopération et Erasme Coopération en collaboration avec les autorités locales, s’ancre dans le système de santé du Nord-Kivu et agit simultanément sur différents éléments clés permettant de proposer à la population une offre de soins de meilleure qualité, cohérente et rationnelle.
Son objectif est d’améliorer la qualité et l’accessibilité des soins dans la province du Nord-Kivu et d’assurer leur stabilité en installant progressivement, en cohérence avec le système contractuel de subvention qui se met en place dans la province, un système d’accréditation des structures de santé et du personnel ainsi que les éléments nécessaires à son bon fonctionnement.
Construit sur base des constats faits localement et sur les résultats acquis dans les actions précédentes, le projet appuiera, avec l’ensemble des acteurs et des forces disponibles localement, les éléments suivants : les centres de santé et hôpitaux de deux zones de santé (Goma, zone urbaine, Rutshuru, zone rurale), l’hôpital provincial, les structures de coordination (Division provinciale de la santé et les équipes cadre des zones), les dispositifs de soutien (la centrale d’approvisionnement en médicaments, le centre de transfusion sanguine, le système d’information…), la formation continue du personnel par la création d’un centre de formation provincial ainsi que le financement du système de santé.
Les appuis prendront différentes formes : réhabilitation, acquisition d’équipement, appui financier au fonctionnement et encadrement technique. Tous ces éléments convergeront pour permettre la mise en place d’un système d’accréditation des structures de soins et du personnel qui sera, à terme, le garant de la cohérence, de la rationalité et de la qualité du système en assurant un lien fort entre financement du système, qualité des infrastructures, qualité de l’offre et compétence du personnel.
Le projet, appuyé par les chercheur·se·s de l’Université, sera également le lieu de différents questionnements devant jeter les bases d’une nouvelle organisation des soins en milieu urbain et d’un système d’assurance maladie.
Les activités prévues relèvent d’un large spectre et constituent un défi interdisciplinaire motivant : la mobilisation et gestion des ressources humaines au sein des diverses structures, l’organisation du travail, la gestion financière et administrative, la gestion de systèmes d’approvisionnement (médicaments, banque de sang), la sécurisation de processus (qualité des soins), la réhabilitation de structures, le soutien au système d’information sanitaire, la mise en place de recherches-actions, le développement de modules de formations, l’organisation des lieux de stage, le respect et la promotion de l’équité entre hommes et femmes.
La mise en œuvre de ces activités nécessitera la mobilisation des multiples acteurs concernés : population, personnel de soins, syndicats, partenaires, autorités politico-administratives et traditionnelles. Au minimum 360 personnes seront localement impliquées dans la mise en œuvre du projet. Un gros travail de mobilisation et d’implication des différents acteurs dans toutes les étapes du projet sera effectué. Il s’agit là du meilleur garant de l’atteinte des résultats fixés et surtout de leur pérennisation.
Originalité
Quatre traits spécifiques caractérisent PADISS. D’une part l’implication des autorités, dont l’engagement moral, écrit et budgétaire est établi. La deuxième valeur ajoutée de PADISS est la promotion de l’égalité hommes/femmes et de l’égalité des chances, avec la volonté d’être exemplaire dans les domaines de la participation et de l’approche genre, tant dans les activités réalisées qu’au sein des équipes. L’implication de l’Université, de l’hôpital Erasme et de leurs chercheur·se·s dans le déroulement du projet va permettre de mener plusieurs travaux de formation, de recherche et de capitalisation, ce qui constitue la troisième spécificité de PADISS. Enfin, l’inclusion de nouvelles technologies adaptées aux conditions locales dans les pratiques de l’hôpital provincial est le dernier élément construisant l’identité particulière du projet PADISS.
Groupes cibles & bénéficiaires
360 personnes seront directement concernées par le projet, principalement dans le cadre du renforcement des diverses compétences (cliniques, organisationnelles, matérielles) :
- Le personnel de la DPS et de son antenne ;
- La direction et le personnel de l’hôpital provincial ;
- Le personnel des zones de santé ;
- Le personnel médical et paramédical de la province ;
- La Centrale de Médicaments (Asrames) et l’établissement d’utilité publique FASS (Fonds d’Achat des Services de Santé)
- Le personnel du centre de transfusion sanguine.
Le nombre de bénéfices indirects est de 7,6 millions. Ce chiffre comprend la population de la province qui aura recours aux services de santé intégrés dans les soins de santé primaires (près de 3,6 millions d’habitants par an soit 50 % de la population totale du Nord-Kivu), ainsi que la population d’un total de 10 zones de santé concernées par le projet.