Rachida NIKIÈMA Stagiaire ULB-Coopération Burkina
Zone d’intervention
Ponasi, corridor n°1, région du Centre-Sud
Ziniaré, Plateau central
Ponasi, corridor n°1, région du Centre-Sud
Ziniaré, Plateau central
Notre projet vise le développement durable dans la région du Centre-Sud et du Plateau central du Burkina Faso. Il consiste à recréer une dynamique alliant économie et environnement, conciliant les besoins des populations limitrophes (les zones sont des lieux de cueillette, de récolte, d’approvisionnement en bois, etc.) et les besoins de préservation de la faune et de la flore. Le fil rouge est la valorisation des ressources : miel, karité, balanitès et cultures.
La région concernée est impactée par les effets néfastes des changements climatiques, notamment les sécheresses, alors que le milieu naturel constitue la principale source de revenus des populations. C’est l’approche agroécologique qui permet de répondre adéquatement au problème puisque, grâce à elle, les sols se refertilisent, les rendements agricoles s’améliorent, la diversité des sources de revenus est renforcée (notamment par l’apiculture).
L’expertise de nos partenaires locaux APAF, NatuDev et l’association Impulsion, permet de former et soutenir des paysans et paysannes dans l’application de techniques d’agroforesterie améliorant les rendements et dans l’installation de ruches.
Pour les approches agroécologiques, c’est d’une part la méthode de régénération naturelle assistée (RNA) qui est diffusée aux agriculteurs : une approche agroforestière dont le but est de stimuler la plantation et le développement, dans les champs, d’espèces ligneuses à buts multiples. La RNA permet d’améliorer la fertilité des sols, d’augmenter la diversité de la flore, d’accroître la productivité des terres agricoles, de réhabiliter les sols dégradés et de reconstituer le couvert forestier. Ensuite, la promotion des arbres fertilitaires, particulièrement développée par APAF (Association de la Promotion des Arbres Fertilitaires, de l’agroforesterie et la foresterie), est largement partagée au sein des 6 villages concernés. L’accent est mis sur certaines essences d’arbres, qui ont la spécificité d’être fertilitaires : ils enrichissent la couche arable d’une terre, en améliorant la texture et en favorisant la structuration tout en développant des relations symbiotiques avec les plantes cultivées (explications détaillées ici).
Afin de diversifier les sources de revenus des populations, et d’atténuer la pauvreté, l’accent est mis sur l’apiculture et la transformation du karité, comme activités complémentaires à la culture vivrière.
Un passage baptisé « Corridor des éléphants » se situe à la frontière de deux zones protégées que sont le parc national de Kaboré Tambi et le Ranch de gibier de Nazinga. Ce corridor (zone de 4 ha) est une zone de déplacement des éléphants entre les deux réserves. Il s’agit d’offrir à ces grands mammifères un espace sécurisé, tout en prenant en compte le fait que leur passage abîme régulièrement les cultures qui jalonnent le couloir, et qu’ils constituent donc une menace pour les champs avoisinants. Afin d’éviter la destruction des cultures et donc la mise en péril des moyens de subsistance des villageois, nous avons élaboré avec NatuDev, une technique permettant de satisfaire les divers besoins en présence.
Pour les populations, l’apiculture est un moyen de subsistance durable complémentaire à l’agriculture. En parallèle, les éléphants évitent naturellement de s’approcher des abeilles. Des apiculteurs formés et équipés par nos soins installent des ruches autour des terres cultivées, attirent ainsi (notamment en fumant les ruches de diverses substances dont des feuilles d’eucalyptus, de la sève, de la bouse…) les abeilles et protègent leurs champs d’invasion par les éléphants. Cette technique permet non seulement de mobiliser les abeilles tout au long du couloir, obligeant les éléphants à poursuivre leur route, mais également, deux fois par an, de récolter du miel.
Outre l’apiculture, une autre filière est soutenue également par Natudev, celle du karité. Ce produit forestier non-ligneux, dont les noix sont récoltées puis transformées pour arriver à la production de beurre de karité, permet à des groupements (souvent de femmes) d’assurer des revenus complémentaires à leur ménage.
La gestion durable des territoires et des ressources, l’appui des populations bénéficiaires à l’entrepreneuriat et la mise en place de projets avec des partenaires locaux, sont des piliers qui sous-tendent nos actions de développement dans les pays du Sud.
L’unité de transformation d’huiles de Balanitès (produit forestier non-ligneux), précédemment installée à Barsalogho et supervisée par l’Association Impulsion, a été déplacée à Ziniaré, pour cause d’insécurité.
La gestion durable des territoires et des ressources, l’appui des populations bénéficiaires à l’entrepreneuriat et la mise en place de projets avec des partenaires locaux, sont des piliers qui sous-tendent nos actions de développement dans les pays du Sud.
1.410.997 € (2017-2021)
Personnes de contact : Joséfa SOMÉ et Florian DELESPESSE