Contexte
Au Sénégal, malgré l’importance du secteur primaire, de ses potentialités agro-pastorales et des efforts réalisés dans le cadre de récents programmes visant l’autosuffisance alimentaire (PRACAS, PNAR, etc.), les populations restent fortement dépendantes des importations. Deux facteurs expliquent cette dépendance alimentaire : i) le faible prix des aliments importés et ii) la croissance démographique de 2,5%/an conjuguée au taux d’urbanisation de 3,3%/an, qui entrainent une augmentation de la demande, particulièrement dans les grands centres urbains.
En outre, l’attractivité du milieu rural et du secteur agricole reste limitée. Les contraintes de l’agriculture sont fortes et le développement de chaînes de valeur ajoutée peut être compliqué. L’insertion des jeunes ruraux ainsi que la reprise et modernisation des exploitations familiales par ces derniers constitue un défi majeur pour des systèmes alimentaires durables.
Les femmes occupent une place importante dans l’agriculture sénégalaise. Bien qu’elles ne constituent pas un groupe social homogène, un certain nombre d’enjeux leurs sont communs :
- Sur la question foncière, tant au niveau social que culturel, les femmes sont globalement désavantagées comparativement aux hommes. Malgré la loi sur le domaine national, elles n’ont pas un accès égal à la terre. Dans un contexte marqué par les privatisations, la pression et la spéculation foncière, cette inégalité́ tend à se renforcer.
- Le travail des femmes se partage entre obligations domestiques et activités productives. Si les femmes constituent un pilier pour la famille, souvent, leur rôle n’est pas reconnu et ne leur donne pas accès à la prise de décision.
- Ce sont en général les femmes qui s’occupent des suites de la production agricole. Les surplus sont soit gardés pour l’autoconsommation, soit orientés vers la vente (et donc parfois transformés), contribuant dans les deux cas à la consommation du ménage.