À l’issue de son master, Ousmane retournera au Sénégal pour finaliser et soutenir dans la durée les projets mis en place car, selon lui, plusieurs années sont nécessaires pour obtenir des changements et des résultats concrets. À titre personnel, il espère acquérir un jour une exploitation agricole dans laquelle il pourra développer ses propres techniques, et y mettre sur pied un centre de formation gratuit pour partager ainsi les savoirs avec le plus grand nombre.
Ousmane Touré Chargé de projet en agroforesterie et entrepreneuriat chez ABK-S
Ousmane Touré est chargé de projet en agroforesterie et entrepreneuriat chez ABK-S.Titulaire d’un master en biodiversité et gestion des ressources naturelles, il mobilise au quotidien, dans les projets de l’association, ses compétences en agroforesterie et en maraîchage, mais aussi ses capacités d’ingéniosité et de débrouille. Un jour, Ousmane est confronté, avec ses collègues, à un problème de stockage inadéquat des semences. Les greniers de stockage sont abandonnés par les paysans. En interrogeant ces derniers, ils comprennent que les greniers présentent des risques au niveau de la structure et que les serpents adorent s’y réfugier. Ensemble, ils mettent au point une solution originale en mélangeant des feuilles de plantes répulsives au sein d’une couche d’argile. Ce système, qui permet de fermer hermétiquement les greniers et de maintenir à distance les animaux indésirables, a connu un tel succès qu’il a été présenté aux Trophées Initiatives Climat 2019, et va également être partagé lors d’un prochain atelier collaboratif au Togo. Pour renforcer encore ses compétences et combler les lacunes qu’il a identifiées, Ousmane a entamé en septembre, à Paris, un master intitulé « De l’agronomie à l’agroécologie». Nous avons profité de son passage dans nos bureaux pour l’interroger.
Même s’il a vite constaté que les études de cas et les méthodes de recherche proposées étaient plus orientées que prévues vers les systèmes de cultures du Nord, la transposition et l’adaptation de ces connaissances aux conditions sénégalaises ont constitué un challenge mobilisateur. Les nouvelles compétences en matière de recherche, de régulations biologiques ou de conception de méthodes et systèmes de culture durable ouvrent une meilleure et plus ample vision de l’agroécologie. Il comprend maintenant les mécanismes d’association des plantes qu’il reproduisait jusque là de manière empirique. Ses nouvelles compétences, liées à une meilleure analyse contextuelle des sols et des systèmes cultivés, lui permettront de proposer à l’avenir des aménagements agroécologiques plus performants.